Psycho-Test

Il venait de mettre le feu à une poubelle. Les allumettes qu’ils trainaient toujours avec lui avaient fini par lui servir. D’ailleurs, pourquoi étaient-elles toujours avec lui? Se posant lui-même la question, il haussa les épaules, ne se souvenant plus la raison pour laquelle il avait comme cette urgence de les emportées partout où il allait.

Rangeant sa machette sanguinolente entre sa ceinture et son jeans, Elijah entreprit de jeter au feu les magazines qui se trouvaient dans la tabagie laisser à l’abandon par son propriétaire. Il faisait froid et il n'avait pas la force de tenir plus longtemps avec cette température. Sports Magazine, Recettes de cuisines, conseils beautés, tout y passait. Parce que, on fond, cela faisait vachement plaisir à Elijah de voir brûler les mannequins et les covergirls dans le fond d’une poubelle dans une station de train d’un bled perdue au milieu de nulle part. En regardant leur trop jolis visage brûler, le jeune homme aux yeux de glace eu un sourire sadique.

Comme quoi les petits plaisirs de la vie sont les plus grandes sources de bonheurs!

Et Elijah commençait à avoir de plus en plus marre d'être confiné dans la station de train de Liberty village. Mais enfin, il était en vie en moins. Et il s'accrochait à cette idée pour chasser ses envies de fuites. Parce qu'en fait, il savait que personne n'en avait rien à foutre de lui et cela était réciproque. Enfin...

Il avait toujours eu tendance à agir seul. Le fait de dépendre d'un groupe le dégouttait profondément.

À cette heure de la nuit, il n’y avait pas un chat dans les couloirs de la station. Les rescapés dormaient. Et lui était probablement le seul con à tenir encore debout…
Se frottant les yeux pour éviter de s’endormir, Elijah se mit à fouiller dans les magazines en quête de lecture. Il n’était pas très difficile sur ses sujets de lecture. Juste le fait de lire, cela lui faisait l’impression d’une oasis de paix dans ce monde post-apocalyptique de merde truffés de zombies.

En fouinant dans l’étalage de la tabagie, évitant les magazines pour enfants (parce qu’il détestait les enfants) et les porno (parce ce n’était pas vraiment le moment…) il finit par tombé sur un magazine féminin avec en gros titres «Psycho-Test : de quelle couleur est votre personnalité?». Avec un petit rire bref, Elijah se mit à feuilleté le magazine à la lumière du feu.

Spoiler:

Tu vas souhaiter ne m'avoir jamais rencontré

Azeline n’arrivait pas à dormir, cette nuit là. Elle avait froid. Beaucoup trop froid pour dormir. Sans un bruit, elle se leva de son petit lit et observa sa chambre. Vide. C’est normal. Elle soupira doucement et enfila un long manteau, repliant les mandibules pour les coller à son dos. Avec la rapidité de l’habitude, elle cacha rapidement la bouche en trop de son visage. La jeune Franco-anglaise se regarda quelques secondes dans le miroir à moitié défoncé qui collait sommairement à son armoire.

Elle ressemblait à n’importe qu’elle belle jeune femme comme ça. Un jeune femme qui avait quelque chose à cacher, à cause des bandages qui entouraient son nez, mais une jeune femme normale quand même.

Azeline soupira encore une fois avant de sortir de ‘chez elle’. Il faisait nuit noire depuis bien longtemps maintenant. Mais elle ne s’en préoccupa pas. Sa veste la protégeait un tant soit peu du froid, alors en profita de la soirée. Il n’y avait aucun bruit aux alentours. Rien, mis à part le son du vent qui faisant balancer les feuilles des arbres. Elle regarda tout cela, le visage parfaitement calme et serein.

Pourtant, une lumière attira son attention. Elle l’avait à peine aperçu, mais cela l’attira. Lentement, par petits pas, elle se rendit là où les flammes vacillaient. Azeline regarda un peu autour d’elle. Il n’y avait que des magasins, de grandes ou de petites marques. Elle ne reconnu rien, mais peut importe.

La jeune femme avança encore, sans lâcher des yeux, jusqu’à se pencher un peu, puis se cacher derrière un mur.

Devant elle, se tenait un jeune homme, de dos. Il était fasse à une poubelle d’où s’échappait l’odeur âcre de plastique brûlé. Une poubelle léchée de douces flammes oranges, qui frissonnaient à cause du vent. Penchant la tête sur le côté à la manière d’un chat ou d’un chien, elle observa l’humain face à elle.

C’était un humain, pas de doute. Elle n’avait encore jamais vu un infecté lire un magasine.

Azeline attendit quelques minutes, observant l’humain de dos, avant de s’approcher. Elle avança un peu, faisant autant de bruit que le silence. Pour finalement arriver près de l’homme. Très rapidement, elle jeta un coup d’œil au magasine qu’il tenait, remarquant le titre. Elle sourit un peu et avança assez pour se faire voir :
«- Pour ma part, je pense que tu es plutôt rouge… Peut être bordau.»

- Pour ma part, je pense que tu es plutôt rouge… Peut être bordeaux.»

D’une rapidité à lui faire craquer le cou, Elijah tourna la tête vers la voix de jeune femme qu’il venait d’entendre. Juste à côté de lui se trouvai une blondinette aux yeux tout roses qui semblait bien se moquer de lui et de son magazine. Il ne l’avait pas entendu venir et c’est avec une frousse entremêlée de honte que le jeune homme se précipita pour jeter sa revue psycho dans la poubelle enflammée, pour que la top-modèle sur le couver aille rejoindre ses consœurs dans l’enfer. Réalisant tout de même qu’il venait peut-être un peu de sa virilité…
Il regarda la jeune femme , une expression choqué sur le visage. Ses yeux gris la fixaient comme si elle était un fantôme. Après tout, elle était carrément arrivée de nulle part! … Et d’abord que faisait-elle la, au beau milieu de la nuit? Il ne savait pas s’il devait être inquiet ou en colère.

«Que-…Qu’est-ce que vous fichez ici nom de Dieu?!,dit-il dans un murmure de colère contenue, après tout il ne fallait pas attirer l’attention sur eux. Vous devriez être en train de dormir avec les autres! »

Elijah n’aimait pas (du tout) que les rescapés se promènent durant la nuit… Surtout sans escorte et dépourvu d’armes. Cette jeune femme était loin d’être corpulente et c’est d’ailleurs pour cela qu’il aurait éviter de parier sur elle dans un combat de boxe. Surtout quand l’autre boxeur était un zombie affamé.

Et d’ailleurs quel genre de blessure avait bien pu l’affubler d’un bandage en plein milieu du visage?...

Après avoir fixer la jeune femme durant un long moment, il laissa échapper un soupir décourager, comme pour allégé le poids qui lui pesait sur la poitrine.

«Excusez-moi, je ne voulais pas être rude. C’est juste… Je n’en peux plus de cette endroit.»

Elijah se mit a fixer le feu, sans attendre vraiment à se faire pardonner.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Le feu craquait près de nous, t’en souviens-tu?

Azeline observa le jeune homme faire avec un petit sourire amusé. Il jeta purement et simplement la magasine féminin au feu. Monsieur efface les preuves, c’est mal ! Elle dû presque retenir un rire. Elle l’écouta lui parler vivement sans pour autant y faire attention. Normal après tout, elle venait surement de lui faire une peur bleue. Qui ne réagit pas excessivement à la peur ?

La jeune femme le laissa parler jusqu’au bout, attendant les excuses qui vinrent à la fin. Au moins, elles étaient là.

Azeline offrit un petit sourire au jeune homme fasse à elle, et haussa légèrement les épaules :
«- Déjà, désolé de t’avoir fait peur… Et ensuite, je n’arrivais pas à dormir ! Elle eut un sourire éclatant. Alors je suis sortit prendre l’air ! »

Elle haussa une seconde fois les épaules et observa, presque avec curiosité, l’arme sanglante qui pendouillait à la ceinture. Une sorte de petite machette qui, l’air de rien, avait quand même l’air redoutable. A moins que ça soit son porteur qui était redoutable ?
«- Je pense que c’est normal que tu ne supportes plus cet endroit, tu stresses de trop ! Qui plus est, si j’en juge à l’arme que tu portes sur toi, tu dois avoir une sacrée responsabilité !»

La jeune femme fixa aussi le feu, réajustant bien sa longue veste et le bandage qu’elle portait autour du nez. Elle ne voulait vraiment pas qu’il tombe celui là, se serait idiot.

Azeline soupira légèrement avant de croiser les bras :
«- Je m’appelle Azeline Adams… Et toi ?»

Elle n’allait certainement pas laissée passer une occasion comme celle-ci, d’enfin pouvoir parler à quelqu’un ! Cela faisait bien longtemps que personne n’avait osé lui adresser la parole, et parler, même de tout et de rien, faisait du bien. La jeune femme remit ses cheveux blonds en arrières, et profita encore un peu de la chaleur du feu, qui pétillait près d’eux, d’une joyeuse lueur.

Après un petit silence, la jeune femme blonde sourit à Elijah.

« Déjà, désolé de t’avoir fait peur… Et ensuite, je n’arrivais pas à dormir !. Alors je suis sortit prendre l’air ! »

Le jeune homme aux yeux gris tourna la tête vers elle en haussant le sourcil. Il aurait bien envie de lui dire qu’elle ne lui avait pas fait peur. Elle l’avait… seulement surpris (enfin, c’est faux, elle lui avait réellement foutu les jetons. Mais l’homme à son orgueil). Après tout, pourquoi ne pas avoir déclaré sa présence dès qu’elle l’avait vu? Elijah ne savait pas s’il devait y voir un comportement louche ou seulement étrange. Après tout, son passé de militaire avait tendance à lui faire ce méfier de tout le monde.

«Je pense que c’est normal que tu ne supportes plus cet endroit, tu stresses de trop ! Qui plus est, si j’en juge à l’arme que tu portes sur toi, tu dois avoir une sacrée responsabilité !»

Elijah eu un sourire des plus espiègles.

«En effet. Et je fais ça bénévolement en plus, je suis même pas payé!...»

Comme s’il protégeait ces gens par bonté de cœur. Ben voyons! Il n’était là que parce que s’était bien le seul endroit qui ne soit pas complètement infestés de zombies. Eli n'avait jusqu'à maintenant rechercher à etre seul. Mais depuis la catastrophe, il avait dû chercher la compagnie des autres pour survivre. Vivre ensemble ou mourir seul!...En y songeant, le jeune homme jeta un regard en biais sur la nouvelle venue.

Il la trouva jolie. Mais qu’est-ce qu’elle c’était fait au nez pour avoir un bandage pareille?...

Elijah arrêta de fixer la jeune femme un moment et se retourna pour continuer de fouiner dans les étagères du magasin abandonné. Peut-être y retrouvait-il quelque chose de moins idiot à lire… Quant à trouver quelque chose à manger, c’était déjà peine perdu. Dès leur arrivée à la gare, les Rescapés avaient fouillés de fond en comble tous les magasins pour réunir les vivres. C’est donc sans même songer à regarder pour trouver de la nourriture qu’il continua de parcourir des magazines.

« Je m’appelle Azeline Adams… Et toi ?»

Le jeune gardien de sécurité s’arrêta de fouiller pour regarder de nouveau la jeune femme aux yeux roses.

«Elijah Mordecai.» répondit-il sur un ton bref «Mais tu m’appelle comme tu veux, blondie. »

Une mauvaise habitude lui venant de son père l’incitait à trouver des surnoms à tout le monde qu’il connaissait. Pourtant, Elijah avait une bonne mémoire pour les prénoms. Seulement voilà, ça faisait moins mal lorsque ces personnes mourraient de ne pas les avoir appelés par leur véritable nom. L’attachement était moindre et c’était tant mieux, surtout durant sa carrière militaire et encore plus aujourd’hui…

En fouillant dans le comptoir, il trouva un magazine de potins-vedettes. Il revint vers la poubelle en flammes. Un magazine typiquement basé sur le star système d'Hollywood. ''Un tel avec une autre'', ''Machin sort un nouveau truc'', ''Une telle photographiée à poils''... En plein le genre de contenu pour alimenter le feu! C'est avec un plaisir évident qu'il commença a déchirer le magazine, feuilles par feuilles, mannequins par mannequins, les jetant dans les flammes leurs uns après les autres.

Puis, il jeta de nouveau un coup d’œil à la jeune femme. Il dû s’avouer qu’Azeline était un prénom plutôt difficile à oublier…mais il continuerai de l’appelée blondie. D’autant plus qu’elle avait un accent…Se qui est beaucoup plus difficile à oublier. Mais il ne saurait pas d’où exactement ce dernier provenait.

«D’où est-ce que vous venez blondie? Votre accent…c’est français?» demanda-t-il d’un air perplexe. « Je ne sais pas si c’est parce que je suis américain, mais je n’ai pas beaucoup d’oreille pour les accents.»

Surtout, il se demandait comme une française, si c’était bien cela, avait pu atterir dans un endroit pareil!

[hrp : Désolée de la taille du texte ><]

Blondie n'est pas blonde de cerveau. N'en doute jamais. Cela te serait fatal.

Azeline écouta l’homme avec attention et lui fit un sourire un peu plus grand encore. Au moins, il était ironique. Ou acide, elle ne savait pas trop lequel des deux était le mieux. Mais au pire, elle s’en fichait.

Elle apprit son nom après quelques minutes. La jeune femme hocha la tête et mit le prénom de l’homme dans un coin certain de sa tête. Histoire de ne pas l’oublier tout de suite. Elle fit une petite moue au surnom. Comment ça ‘blondie’ ? C’était bien la première fois qu’on lui faisait le coup du surnom ! D’autant plus d’un surnom pareil !
«- Blondie ? Mais pas du tout ! Et je t’appellerai pas ton prénom, je ne donne pas de surnom à tout va, moi !»

Comme une enfant, elle lui tira puérilement la langue. Mais après, c’était encore une grande enfant, dans sa tête tout du moins.

Ses yeux suivirent attentivement les mouvements de ce soit disant Elijah. Azeline l’observa fouiller dans le tas de magasine, pour en ressortir un, qui parlait de chose totalement inutile. Elle le regarda déchirer les pages et les mettre au feu avec autant de satisfaction que le jeune garçon.

Elle se perdit pendant quelques secondes dans ses pensées, jusqu’à ce que le brun lui en fasse sortir avec sa question. Elle releva la tête et mit quelques bonnes secondes à comprendre le sens de ses paroles.

Azeline eut un petit sourire et releva une main pour la passer dans ses cheveux blonds. Elle réfléchit une demie seconde.
«- Oui, c’est un accent français… J’essaie de le gommer mais ce n’est pas facile. Mon père était français, et j’ai vécu toute mon enfance en France… Alors j’ai ce satané accent qui me suit partout ! Elle eut un petit rire, presque triste. J’espère juste que cet accent ne te dérange pas»

La jeune blonde lâcha un petit soupire. Et même pas deux secondes après, un sourire joyeux retroussa ses lèvres. Elle était comme ça, la petite Azeline. Elle ne pouvait pas rester triste, même trente secondes. Ca ne sert à rien de s’apitoyer comme ça. Elle releva ses grands yeux roses pour fixer le brun, non loin d’elle.
«- Continuons dans notre lancer de question ! Quel âge as-tu ? Tu as l’air quand même vraiment jeune… Et surtout, tu as l’air jeune pour occuper un post pareille ! Elle réfléchit une seconde. Tu occupes quel post exactement ?

En terminant de foutre au feu le magazine de beauté, Elijah se retourna de nouveau vers la jeune femme. Dans ses yeux on pouvait lire sa réticence à répondre aux questions. Il n’aimait pas parler de lui-même et lui avoir dit son nom c’était déjà trop… Elijah avait l’impression désagréable d’être en pleine séance de speed-dating.

Hésitant encore un moment avant de lui répondre, il eu un soupir résigner, songeant qu’il lui devait bien une réponse. Après tout elle lui avait répondu de bonne foi. D’une voix prudente, il commença à parler, espérant seulement en finir avec cet interrogatoire.

« Je fais partie du comité de sécurité. On veille à ce que personne ne soit tué ou mordu. C’est plutôt un rôle de défense… On attaque seulement lorsque la gare est attaquée. »

Elijah retira sa machette de sa ceinture et la fit tourner aux bout de ses doigts, comme un jongleurs de couteaux.

« Et on est plutôt bien équipé! Je ne suis pas friand des flingues… Mon truc c’est les armes blanches. Tout ce qui est pointu et assez affuté pour percer la peau de ses infectés en fait. », dit-il en arrêtant son petit cirque, reprenant son arme dans ses mains.

Il s’arrêta un moment de parler, pour regarder la lame de sa machette, faisant glisser ses doigts sur le métal froid et scintillant à la lumière des flammes. Le jeune homme la regardait brillée dans le noir dans un regard presque attendrit. Elijah n’avais jamais été amoureux mais le sentiment qu’il éprouvait envers sa machette était ce qui se rapprochait le plus de l’amour. Ou plutôt de l’amitié.
Il regardait sa machette comme on regarde une vieille amie avec qui l’ont à passer de mémorables souvenirs. Un sourire mélancolique brisa son visage alors qu’il rangeait son arme. Chose plutôt rare, puisqu’il n’est pas du tout le type sentimental…

« Quant à toi Blondie, j’imagine que tu es une chasseuse d’infectés?» Dit-il en pointant le bandage qui traversa le visage de la très jolie blonde. «J’espère que l’enfoiré de zombie qui t’a fait ça est définitivement mort! Il me semble que tu sois plutôt jeune pour aller courir l’infecté dans les bois…»